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LIVE REPORT KNOTFEST + HELLFEST 2019

CAUTION, WARNING, THIS IS AN INTRODUCTION : tout ce que je pourrai écrire ici n’engage que moi-même… Né en 1979 comme les Sisters Of Mercy, élevé à Maiden et Manowar dès le CM2, pour finir, metallement parlant, par trouver que Death, Obituary ou Satyricon restent des groupes à jamais inégalés.

J’ai donc des goûts de « vieux » de 40 piges. On n’a pas tous les mêmes goûts, le même âge, la même perception des choses…

Je propose donc juste ici un petit tour d’horizon de mon HF 2019 (du jeudi au samedi), qui, par définition, ne saura être que trop subjectif.

Le Hellfest proposait à nouveau cette année 150 groupes qui vont du punk pur et dur, au heavy glam des années 80, en passant par le doom ou le folk-pagan. Chacun fait donc son festival au gré du programme qu’il s’est fixé, au gré des rencontres et des conseils prodigués au hasard, au gré des pichets de bière, au gré des pauses-pipi qui peuvent vous faire rater un bout de concert… Personnellement, en dehors des têtes d’affiche souvent déjà vues, je trouve qu’il est agréable d’aller à la découverte de groupes plus inattendus… Certains groupes sont chouettes à voir sur scène là d’autres sont mieux à écouter en studio, et vice-versa ( oui, j’enfonce des portes ouvertes) mais s’il est un lieu qui permet de voir des groupes de scène, groupes qu’on n’écouterait pas forcément en studio, c’est bien le Hellfest !!!

L’édition du Hellfest 2019 aura été spéciale à plus d’un titre :

a) un pic de fréquentation qui n’avait jamais été atteint (aux alentours de 160 000 festivaliers en tout).

b) Quatre jours au lieu de trois avec, dès le jeudi soir, un « petit » festival dans le festival qui sollicitait 10 groupes (Sabaton, Ministry, Powerwolf, Sick of it All, Behemoth…) et 25 000 spectateurs sur les 2 Main Stages, à savoir le Knotfest (organisé par Slipknot). Ce soir-là, en l’occurrence, difficile de trouver un nom inconnu ou un groupe émergent. Uniquement sur les grandes scènes, le show avait un côté « Lucasfilm production ».

c) Une parenthèse d’été et de chaleur au milieu de jours pluvieux

d) Et une célèbre Arlésienne qui sera revenue pour repartir… !!!

Manowar, l’Arlésienne

« L’Arlésienne, on en parle, on en parle, mais on ne la voit jamais ! ». Commençons avec les sujets qui fâchent dès le début ! Dès le vendredi matin, la nouvelle est tombée, Manowar a annulé son concert. Une histoire de cachet à renégocier du fait de balances à faire selon un planning qui bousculait l’ordre prévu et des tractations qui tombent à l’eau. Telle semblerait être la raison du départ impromptu des « Four kings of metal » comme ils aiment se surnommer. Départ qui a dû faire quelques déçus, au vu du nombre de T-shirts à l’image de ce groupe que l’on pouvait croiser dans la foule. Nul doute que ce geste de leur part dégradera l’image qu’ils s’étaient forgée (in fire and steel ?) auprès d’un public qui avait su lui rester fidèle…


le KNOTFEST ou quatre jours au lieu de trois

Jeudi 20/06, 18h, Behemoth

L’indus « boom boom » de très bonne qualité que Ministry vient juste de délivrer s’achève quand Behemoth prend juste la relève. Bon, on va pas s’mentir, un des meilleurs concerts du week-end. Nergal arrive avec sa mitre, qui vue de loin paraît faite de dentelle. Les Polonais de Behemoth, envoient du lourd. C’est atmosphérique, lent, oppressant, bien mélodique, entrecoupé de passages épiques. Tout un hommage à Satan. Le père d’Ecclesia Satanica Catholica, de Batzabel… harangue la foule d’un growl râpeux et incisif. 45 minutes d’un set d’une qualité sonore irréprochable. Behemoth, voilà un groupe que je n’écoute décidément pas assez souvent !

Jeudi 20/06, 22h30, Amon Amarth

« Pursuit of The Vikings ». tam-tam tagadam-tagadam-tagadam.

Fumigènes, drakkars, jets de flammes de 8 mètres de haut (vus de loin), une pyrotechnie de malades. Le show de Johan Hegg et de ses acolytes est plus qu’efficace. Le son là encore très propre (mais comment font les ingés son ?), même si l’on pourrait reprocher à Amon Amarth, la terreur viking venue de Suède, de trop peu évoluer, tant dans ses textes (« Fire, fire, kill, kill, Odiiin ! »)  que dans ses compositions qui deviennent redondantes. Un grand décorum mais l’on préférerait peut-être plus d’originalité et de magie dans la musique. Après le grand classique issu de Fate of Norns, on enchaine sur quelques morceaux de  Jomsviking : « The first man I kill » et l’incontournable « Raise your Horns », chanson à boire, à boire, à boire… Tout en plaçant quelques morceaux issus de Berserker, leur dernier album paru cette année. Mais on va pas cracher dans la soupe, c’est toujours sympa à voir !


Vendredi 21/06, Mainstage 2, 14h15, Lofofora,

Avec Gojira, No one is innocent, Dagoba, ou encore Ultravomit qui nous a interprété « Tireliponpon sur le chihuahua », Lofofora faisait partie de la scène dite « frenchie » du vendredi. Voilà un groupe que je n’ai jamais écouté que d’une oreille. « Pour toute lobotomie, la deuxième est gratuite ! On va pas faire de pyrotechnie ni de reprise de Johnny comme certains groupes de metal (petite pique envers Metallica qui a repris « Ma gueule » au Stade de France). Nous, on en a rien à branleeeeer, parce qu’on est Lofoforaaaaaaa !!! ». Le groupe enflamme la scène sans pyrotechnie avec un son fusion-punk qui sent bon la fin des années 80. « C’est dommage, c’est pas comme dans les p’tites salles, on peut pas s’cracher à la gueule !!! ». Généreux, souriant, dynamique, Reuno, bientôt quinquagénaire, lançant « Legalize » pour clôturer son set, incarne l’archétype du frontman qui n’a pas pris une ride même s’il a perdu tous ses cheveux !

Vendredi 21/06, Altar, 16h, Powertrip

Du vrai speed trash de ricains ou crossover, dans la plus pure, tradition à l’image de groupes comme Havok ou Toxic Holocaust. Des p’tits solos bien kerry-kingiens agrémentés de riffs aux sonorités punk. 45 minutes de ça, ça fait du bien…

Vendredi 21/06, 22h, Altar, Possessed

Une masterclass de drums qui vous laisse « possédé » c’est bien le terme. Possessed, un des groupes fondateurs du death metal old school des années 80 revient de loin, tout comme son chanteur, Jeff Beccera, en fauteuil roulant depuis des années suite à une agression à main armée. Après avoir sorti deux albums dans les années 80, ce groupe californien, a ressorti un album en mai dernier. Nous aurons eu droit à « No more room in hell ». Mais ce jeu de batterie, ce jeu de batterie… A tomber par terre.

Samedi 22/06, 15h, Main Stage 1, Eisbrecher

Après être passé voir Wolfheart, Trepalium et Punish Yourself (si vous avez jamais vu un groupe tout fluo acidulé délivrer de l’électro-punk-rock, c’est rigolo), me voici arrivé devant Eisbrecher, quatrième concert de la journée. Si vous aimez Rammstein, vous aime(re)z Eisbrecher, qui comme son nom l’indique brise la glace ! La martialité du chanté-parlé « im Deustsch », mariée à la froideur quasi-militaire et industrielle des riffs au son d’enclume fait son effet. Très interactif et généreux dans sa prestation, Alex Wesselsky, ancien de MegaHerz, interprète « Was is passiert, was ist hier los » ou « Miststueck » de manière hypnotique ! Et ça marche !

Samedi 22/06, 16h, Altar, Archspire

Si vous arrivez 5 minutes en retard à ce concert, vous ratez probablement 12 000 notes et 4 pages de textes. Archspire, Un groupe de death metal technique venu de Vancouver qui m’était jusqu’alors inconnu. Du brutal death même par certains aspects, rappelant Decapitated, entrecoupé de solos mélodiques à la Obscura. Je n’ai JAMAIS, mais alors JAMAIS vu un frontman chanter aussi vite. Pas la peine d’essayer d’apprendre les paroles. Une véritable tuerie technique et sonore. Et pour ceux qui trouvent que « Slaughtered » de Pantera en 1994, c’était déjà trop brutal, mieux vaut alors passer votre chemin…

Samedi 22/06, 16h45, Temple, Carach Angren

We arrrrre Carrrrrach Angrrrrren frrrom fuckin’ Netherrrrlands !

Ce trio hollandais de black sympho fondé en 2003 est revenu pour faire faire des cauchemars aux petits enfants que nous sommes. Toute l’imagerie y est depuis leur maquillage funéraire jusqu’au pied de micro en forme de faux du chanteur Dennis « Seregor » en passant par la bannière de fond qui déploie une ruelle médiévale jonchée de pestiférés et de squelettes. Seregor, roule toujours aussi bien les « R » et occupe toujours aussi bien la scène, tapant furieusement du pied, virevoltant entre son claviériste et son bassiste, qui montent et descendent de leurs piédestaux automatiques.  

Arrrre you rrrready forrr Sex and blood ?

Seregor place alors son couteau près du cou d’un mannequin, le sang se met à gicler de la carotide, et le voilà s’agenouillant à hauteur de ceinture du pauvre macchabée. « In the name of the devil », « Carriage wheel murder », « Bloodstain on Captain’s log ». On aura eu droit à du lourd, c’est le moins qu’on puisse dire !

Samedi 22/06, 22h, Valley, Envy

C’est le moment d’un petit tour au Japon avec ce quintet qui revient avec un nouveau batteur et un nouveau guitariste. Le groupe tokyoïte, connu depuis « All The Footsprints…» ou « Insomniac Doze » nous délivre de l’emo-screamo bien triste comme ils savent le faire, à coup de montées progressives, toujours en mineur. « In a warm room ». On l’attendait, on l’a eue… Ce morceau reste un chef-d’œuvre et résume Envy en 6 ou 7 minutes.

Samedi 22/06, 23h, Temple, Cradle of Filth

Un peu porté sur le black metal en amateur, mais n’ayant rien d’un exégète connaissant son Encyplodia Metallorium sur le bout des doigts, je me rends sous la Temple et là encore, c’est un grand show qui nous est proposé. C’est épique, grandiloquent. On a droit des riffs syncopés, entrecoupés de chœurs féminins. Des étincelles émanent d’une scie circulaire qui ne veut pas s’arrêter. Hyper-mélodieuse dans toute cette brutalité, la voix de Dani Filth, carrée de chez carrée, montre une tessiture hallucinante et d’une agressivité hros-norme avec ses petits ‘ta-ta-ta-ta-ta’ caractéristiques.

Samedi 22/06, 1h, Temple, The Sisters of Mercy

Les sœurs de la miséricorde, ainsi appelait-on parfois les prostituées… Avec les Sisters, qui se font souvent rare en concer, le Hellfest 2019 gâte les nostalgiques de ce mythique groupe de cold-wave ou rock gothic. C’est l’heure d’enfiler ses Creppers. Des fumigènes d’abord. Puis le crâne d’Andrew Eldrich apparaît. Lunettes de soleil en pleine nuit, normal. Doktor Avalanche, la boîte à rythmes, démarre et c’est parti pour un set qui réjouit les fans de ce groupe britannique des années 80 qui nous déroule le meilleur des sets : « Lucretia », « This corrosion », « Ribbons », « Mother Russia ». On n’a pas eu « Emma » et « Marian » mais « Alice » et « Suzanne ». Rien que pour ce concert en guise de berceuse avant d’aller au dodo et devoir reprendre la route le lendemain, le déplacement au HF 2019 valait la peine…

Dimanche 23/06

Je n’ai pas pu être présent, mais quelque chose me dit que Manowar n’a pas dû signer beaucoup d’autographes ce jour-là J …



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